Je couvrais pour mon journal une
très belle exposition de sculptures des élèves de l'Atelier "Terre
Passion" de Rochefort du Gard. Cet atelier, animé par Véronique Vantesone,
sculptrice et céramiste très connue. Un collègue y était aussi présent et a
fait, à peu près, le même cliché que moi...... sauf qu'il l'a shooté au format
"paysage". Je lui ai recommandé de recommencer, cette fois au format
paysage, ce qu'il a fait. (Après je ne sais pas celui qu'il a choisi).
On va essayer de comprendre
pourquoi
Dans "La suite" mes conseils et coups de gueule
Dans "La suite" mes conseils et coups de gueule
Cliquez sur les petites images pour les agrandir
Voici la photo qu'a pris mon
collègue en première intention au format paysage.
Nos APN sont, pour la plupart au
format 24x36 ou APSC ce qui revient au même en terme de rapport "hauteur/
largeur"; c'est un rapport 3/2 (36/24 = 1.5 ou 25,1/16,7 = 1.5... pour
l'APSC) proche du fameux "nombre d'or" 1.618.
La composition et le choix du
format (vertical ou horizontal, portrait ou paysage) est donc laissé à
l'appréciation du photographe. Sauf raison valable, ou volonté créative, il
semble évident de réserver le format "portrait" pour les sujets plus
hauts que larges et le "paysage" pour les sujets d'ensemble plus
larges que hauts.
Le format paysage
Employé dans la photo ci dessous
d'un groupe de sculptures artistement agencées il permet de montrer un
"ensemble" et, en soignant la composition, de donner une
"dynamique" au cliché.
Dans le cas présent le format
"paysage" permet de dégager des lignes de force qui guident le regard
à travers le cliché et permettent aussi de lui donner une base et une
"assise" (lignes verticales qui divisent le champ) ainsi qu'une
profondeur (diagonales ou obliques) tout en montrant l'ensemble des cinq
sculptures.
Si j'avais pris le cliché "face à la scène" j'aurai
aplati l'ensemble, les socles des statues n'auraient eu aucun volume, ils
auraient été réduits à de simples "rectangles blancs"; n'oublions pas
qu'une photo est un cadre à deux dimensions. De plus, la deuxième statue au
fond en partant de la droite aurait été cachée par celle au premier plan. Ici,
avec le format paysage et une composition étudiée: emplacement de prise de vue,
zoom (17mm équivalent 25mm en 24x36) j'accentue la perspective et élimine
certains détails qui auraient pu être gênants. La scène, contenant l'essentiel
à mettre en valeur, est, en effet, plus large que haute
Le format portrait
Il dit bien ce qu'il veut dire,
il sert à faire des portraits, mais pas que!
Employé de façon
"créative" sur des sujets divers il permet de mettre en valeur
certains mouvements, d'accentuer certaines perspectives (combiné avec la
déformation du grand angle) et d'obtenir des effets que le format paysage ne
permettrait pas.
Trois exemples:
Sur cette photo un peu abstraite,
traitée en N&B d'une entrée d'un centre médical moderne de jouer avec les
lignes et les forts contrastes de guider l'œil , par un chemin voulu, du piéton
à la ligne de stop au fond du cliché
Sur cette deuxième photo du même
centre médical on accentue la perspective, verticale et horizontale du bâtiment
en éliminant, par un cadrage serré, tous les autres éléments extérieurs à la
flèche du bâtiment avec des lignes de force obliques et verticales et on met
aussi en valeur de la "courbure" du bâtiment principal
Sur ce portrait de Lucile Orblin,
jeune pianiste virtuose, pris lors d'un concert au Castelas de Rochefort du
Gard, on trouve la justification pleine et entière du format portrait, c'est
son utilisation la plus courante.
Néanmoins, et ici en particulier,
j'ai pu également utiliser le format "paysage" pour un portrait. La
justification de cet "emploi à contre pied" réside dans le
"cadre dans le cadre" constitué par le triangle formé par le
couvercle du Steinway, la béquille qui le tient ouvert et l'armature en fonte
du piano. On peut aussi y voir un deuxième cadre incluant une partie du reflet
de la pianiste dans le couvercle verni du piano.
Réalisation de
"panoramas"
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| Les 7 clichés ayant servi a réaliser le "pano" dans LR6 |
Le format portrait permet aussi
de réaliser des "panoramas" en prenant une suite de clichés par une
rotation de l'appareil sur pied ou par une rotation, soigneuse et contrôlée, du
buste autour d'un axe vertical, passant par le centre d'une ligne imaginaire
reliant les deux pieds, solidement campés sur le sol (c'est en général la
technique que j'utilise) en assurant un recouvrement de chaque
"cadrage" d'au moins 20%.
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| On voit bien, dans le panneau central "aperçu du panorama" les zones blanches à éliminer par recadrage |
Ensuite on assemble tous les
clichés dans un logiciel approprié (Photopano par exemple ou Photoshop). A
noter que Lightroom dispose, de puis sa version 5 d'un outil de fusion
panoramique performant.
Le format portrait permet
d'obtenir une plus grande hauteur après assemblage au final. En effet
l'assemblage produit des "zones blanches" sur chaque côté du
panorama....... qu'il faut supprimer par un recadrage souvent drastique.
C'est la technique employée pour ce panorama de la
Gare TGV d'Avignon.
En dehors des sentiers battus il
est possible d'utiliser les deux formats "à contre pied" à la seule
et unique condition que cette utilisation soit parfaitement justifiée
Sur la photo de la statue en
ouverture de ce post le format paysage n'avait aucune justification créative et était donc inapproprié!
Sa seule justification,
inacceptable, est l'habitude déplorable qu'ont certains photographes amateur de
toujours tenir leur appareil de la façon "traditionnelle", à deux mains en position
horizontale.
Il faut, quand même, constater que les fabricants n'ont jamais conçu un APN aussi facile à tenir
vertical qu'horizontal. Sauf, peut être, a équiper les APN Reflex avec une poignée "batterie déclencheur", couteuse mais qui met a disposition en position verticale le "titoulet" et certaines "pustules" et molettes de réglage.
C'est dommage car il faut bien reconnaître que tenir un
APN de façon stable en position "portrait", n'est pas aussi
confortable et nécessite parfois quelques contorsions.
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