Les Bases

PARCE QU'IL IL FAUT FAIRE SIMPLE ET REVENIR AUX FONDAMENTAUX

Une bonne et belle photographie c'est le mélange harmonieux de TROIS SEULS ingrédients
La lumière
La netteté
La composition
Le tout cuisiné, avec amour et passion,par un Chef appelé " Photographe". POINT!
En 1968, c'était du "Tout Manuel"....
© Gilles Caron 1968

Ce n'est pas la possession d'un appareil hérissé de moult "pustules", écrans LCD et autres molettes, bourré de processeurs et de logiciels auxquels on ne comprend rien, qui va transformer un cliché médiocre en œuvre d'art.
Les Willy Ronis, Cartier Bresson, Richard Avedon, Helliott Erwitt et autres David Hamilton ne disposaient ni d'autofocus prédictif, ni d'ISOS variables, ni de mesure multipoint, ni de HDR automatique, ni d'autres machins….. Ils avaient uniquement deux mains, deux yeux et un boîtier manuel équipé d'un 50mm f/1.8
D'ailleurs, de nombreux pros travaillent souvent en manuel, on règle la vitesse, on règle le diaphragme, on règle les ISO "hand made" (ça, c'est un gros "plus" par rapport à l'argentique)




LA LUMIÈRE

Belle lumière sur une grenade
Il ne peut exister de cliché photographique sans lumière, c'est une vérité première et incontournable.
La pellicule ou le capteur de votre APN réagissant à l’impact des "photons", particules physiques constitutives de la lumière, si il n'y a pas de photons qui se promènent dans l'éther, ils ne peuvent interagir avec l'élément photosensible de l'appareil. Monsieur de La Palisse ne dirait pas mieux!

Cependant lorsque notre œil considère être "dans le noir" le capteur de notre APN détecte quand même des photons. Certaines photos prises en pose longue par des nuits dites "noires" vous surprendraient!!!!!

La Lumière s'apprécie selon deux critères:
- La quantité de lumière
- La qualité de la lumière
cela en fonction du type de cliché que nous souhaitons réaliser.

LA QUANTITÉ

Sur exposée Histogramme à droite
La quantité de lumière nécessaire est indépendante du type de photo réalisé
Vous entendrez parler à longueur de temps de "photo correctement exposée" ou "d'exposition correcte". Il s'agit, tout bêtement du fait que le capteur (ou la pellicule ) a été exposé à l'action des photons de façon optimale grâce aux différents réglages mis en œuvre sur l'appareil par le photographe.






Exposition correcte
Une exposition correcte n'est en aucun cas synonyme d'une " bonne photo" ou d'une "belle Photo" ou encore d'une "œuvre d'art". Cette expression signifie uniquement que l'élément sensible à la lumière a reçu la quantité adéquate de photons  dans la limite de ses possibilités techniques. Il n'y aura donc pas de zones "grillées" (sur exposées) ou "bouchées" (sous exposées) sur le cliché final
Pour obtenir une photo correctement exposée nous allons agir sur trois "leviers"



Sous exposée Histogramme à gauche
- Le diamètre du trou par lequel entre la lumière dans l'appareil ou "Diaphragme" (plus il est large, plus il y a de lumière qui entre).
- Le temps pendant lequel la lumière entre dans l'appareil ou "vitesse d'obturation" (plus elle est lente plus il y a de lumière qui entre)
- La capacité du réservoir dans lequel se déverse la lumière ou "Sensibilité" (exprimée en ISO, eh oui pas en litres!) plus elle est grande (ISO élevé)  moins il faut de lumière pour saturer le capteur (ou la pellicule)
Le fait d'actionner chacun de ces leviers, dans un sens ou dans l'autre, a d'autres conséquences sur le résultat final que le simple fait de laisser entrer l'exacte quantité de lumière, nécessaire et suffisante, pour que le capteur produise une image correctement exposée,
Nous verrons, dans une autre page, que ces réglages influent également sur la profondeur de champs, la netteté, le bruit, le contraste etc. (on n'y est pas encore, ne commencez pas à piaffer !)

LA QUALITÉ

Un temps voilé ne veut pas dire mauvaise lumière
La qualité de lumière à rechercher dépend pour partie, du moins c'est souhaitable, du type de photo à réaliser
Ce site ne s'adresse pas à des professionnels (ils n' ont pas besoin de ma prose pour exercer leur métier) qui disposent d'un studio équipé de dispositifs d'éclairage onéreux, de réflecteurs, de boites à lumière, de diffuseurs et autres matériels spécifiques. Non; nous sommes des gens lambda qui disposons d'un matériel restreint, le plus souvent un APN reflex "école" , quelques fois un Flash externe (souvent appelé Flash cobra à cause de sa forme), quelques fois aussi d'un "pied" ou "trépied" (oui, il a trois pieds télescopiques)
Nous allons donc parler exclusivement (dans un premier temps) de la lumière du Bon Dieu , celle qui nous est fournie gratuitement par le soleil, ou par la lune (c'est la même chose car si la lune paraît lumineuse c'est tout simplement qu'elle nous renvoie une partie de la lumière du soleil ) celle qui est disponible partout même par mauvais temps
DONC, il ne suffit pas d'avoir assez de lumière (je me tue a vous le rabâcher) pour faire une photo encore faut il avoir une lumière de qualité, une "belle" lumière, une lumière qui met en valeur et modèle votre sujet. C'est par la, entre autres, que l'on tendra vers l'œuvre d'art.

La lumière de qualité pour la nature, les paysages

Il existe deux moments de la journée pendant lesquels un photographe sensé photographie la nature et les paysages, :
Temps clair, légèrement couvert, milieu d'après midi
- au lever du soleil (15 à 30 minutes avant l'aurore et 30a 60 minutes après suivant la dureté de la lumière
- au coucher du soleil (15 à 30 minutes avant le coucher et 30a 60 minutes après )
Ne me posez pas de questions stupides je vous répondrai: "parce que c'est comme ça, Na!" Plus sérieusement parce qu'a ces moments là vous bénéficiez  d'une lumière particulièrement diffuse, qui produit des ombres douces, la lumière est chaude et magnifie quasiment tout ce qu'elle touche
Il n'est pas question de remiser l'APN au fond du sac pendant le reste de la ,journée bien entendu. Je veux simplement dire qu'a ces moments la vous pourrez réaliser des photos magnifiques. Le reste du temps il vous faudra simplement jongler avec les ombres, les réflexions, les forts contrastes, etc

La lumière de qualité pour les portraits, les groupes

D'abord, un portrait n'est pas exclusivement un visage. Au sens large c'est une représentation de l'humain; cette représentation nécessite une lumière adaptée à la façon dont le photographe et le modèle souhaitent transcrire le caractère et la personnalité de ce dernier.
Eclairage doux, à l'ombre uniforme
En règle générale (mais toute règle est conçue pour être transgressée, c'est bien connu) la meilleure lumière pour réaliser un portrait est une lumière douce, qui n'altère pas les couleurs, ne projette pas d'ombres dures et tranchées sur les visages, ne fait pas cligner des yeux, etc. Et, de grâce, ne vous positionnez pas le soleil dans le dos avec votre modèle face à l'astre du jour à quatre heures de l'après midi .
Positionnez votre ou vos modèles à l'ombre ( une ombre homogène mais pas trop sombre, jamais sous les branches d'un arbre qui va projeter sur le modèles des "taches" d'ombre ).
Si vous "shootez" au soleil?. Dans ce type de configuration placez le soleil de trois quart arrière du modèle ou quasiment en "contre jour", vous "déboucherez" en renvoyant la lumière sur le modèle avec la sempiternelle serviette de bain blanche ou à l'aide d'un flash en mode "Fill In" ou encore vous réaliserez un effet "silhouette" en masquant le soleil avec le corps du modèle
En intérieur, la meilleure lumière est celle d'une fenêtre, de préférence au Nord car le soleil ne doit pas pénétrer directement par cette fenêtre. Si possible la fenêtre sera équipée d'un rideau léger blanc qui va encore diffuser la lumière et adoucir les ombres. Vous pourrez également utiliser la fameuse serviette blanche pour déboucher les ombres du coté du modèle non directement exposé à la lumière. Vous obtiendrez ainsi des ombres douces qui renforceront la beauté du visage et produiront un relief subtil

EN RÉSUMÉ

- Cherchez d'abord la lumière de qualité, ensuite vous trouverez facilement le sujet de votre cliché
- Évitez de laisser votre APN en mode "tout automatique" car, dans cette configuration c'est lui le maître et vous vous limitez au cadrage et au presse bouton
- Faites de nombreux, nombreux, nombreux, nombreux, essais, en numérique cela ne coûte rien (du temps peut être mais la photo est pour vous un violon d'Ingres, pas un gagne pain!)
- Ne vous découragez pas, recommencez, (cent fois, sur le métier, remets ton ouvrage…..)

LA NETTETÉ

La netteté est une donnée fondamentale de toute photographie.

Les trois bouteilles sont nettes !

Rien ne sert d'avoir cherché et trouvé la meilleure lumière, de réaliser la plus belle composition, d'avoir trouvé le meilleur point de vue si le résultat est un cliché flou.
Plus exactement tout cela ne sert à rien si la netteté ne se trouve pas là ou il faut, c'est à dire là ou vous voulez qu'elle soit.
Et ou faut il que la netteté se trouve? Eh bien sur LE SUJET de votre photo (en règle générale, à moins que vous fassiez dans l'art et l’essai ou le "déjanté").
Je n'ai donc pas affirmé que TOUTE la photo doit être nette mais bien que :


CE QUE VOUS SOUHAITEZ ÊTRE NET LE SOIT



DE QUOI LA NETTETÉ DÉPEND T' ELLE ?

Essentiellement de SEPT facteurs :

Flou de bougé
- de la STABILITÉ de votre appareil, donc de votre façon de le tenir, du fait qu'il soit fixé sur un trépied ou tenu à main levée, de votre assise au sol, de la stabilité du sol, etc. (sinon c'est le "flou de bougé" assuré)
- de la MISE AU POINT: là c'est votre "autofocus" qui entre en jeu. Il comporte plusieurs options de fonctionnement et plusieurs collimateurs  Les autofocus actuels sont performants, encore faut 'il qu'ils ne soient pas trompés par les conditions de contraste, d'éclairement ou tout bonnement que le photographe ait sélectionné manuellement le bon collimateur actif ( voir le mode autofocus défini sur l'APN )
- du DIAPHRAGME utilisé (l'ouverture); c'est en effet lui qui va déterminer, en plus d'une bonne exposition, la PROFONDEUR DE CHAMP c'est à dire la différence de distance entre le plan net le plus éloigné et le plan net le plus rapproché. Tout ce qui se trouve dans cet intervalle sera net sur la photo
- de la VITESSE D'OBTURATION utilisée; plus l'obturation sera rapide moins on risque le flou de bougé sur la photo (par contre, plus la vitesse sera rapide plus le diaphragme sera "ouvert" et donc plus la profondeur de champs sera "étroite")
- de la SENSIBILITÉ choisie.; plus elle est grande, plus vous pourrez obturer vite, plus vous pourrez "fermer le diaphragme" MAIS plus vous risquez de faire ressortir LE BRUIT dans les ombres, ce qui nuit à la netteté. (Aïe, Pas drôle !!!! vous croyiez avoir tout résolu!)

Gouttes de pluie

- du RÉGLAGE DU VISEUR. Vous êtes peut être un peu myope ou un peu presbyte, c'est pourquoi tous les APN sont pourvu d'une molette de correction "dioptrique". Implantée à côté du viseur, elle va vous permettre de "voir net" au travers du viseur et surtout de bien visualiser les différents marquages dont votre viseur est pourvu (collimateurs d'autofocus, marquage des zones de mesure d'exposition, indications fournies par l'électronique embarquée, etc.). Si vous voyez flou dans le viseur, ne vous attendez pas à réaliser un cliché net (logique !!!)
- de la PROPRETÉ de la lentille frontale de l'objectif ou du filtre fixé sur votre objectif. Si votre lentille frontale est sale, grasse, maculée de traces de doigts ou de gouttes de pluie, etc. tout cela sera présent au final sur la photo (voir le cliché du palmier ci contre!)




LA NETTETÉ CRÉATIVE

Tout ne doit pas impérativement être net sur un cliché. Il est même recommandé de "maîtriser la zone de netteté".
Un exemple parmi tant d'autre; vous réalisez le portrait de votre épouse (je n'ai rien contre le portrait de votre copine, de votre copain, de vos gosses ou de votre maîtresse, mais restons classiques!).
Sujet net, fond flou: 105 mm a f/3.5
La photo est prise avec un arrière plan "nul à c….." dans le style centrale nucléaire, usine électrique, terminal routier, plage encombrée du mois d'août, etc. Il serait donc souhaitable, voir impératif, que celui ci parte complètement et totalement dans le flou et que votre modèle reste net. On fait comment?, Mais c'est très simple:
1 - On photographie au téléobjectif ou au zoom en position téléobjectif, focale 100mm minimum, de préférence aux alentours de 200mm. Le téléobjectif écrase les perspective mais surtout diminue la profondeur de champ
2 -  On OUVRE le diaphragme en grand, au maximum (le f/x,x le plus petit disponible sur l'objectif) on va ainsi diminuer encore la profondeur de champ. ATTENTION: vous devez alors impérativement veiller à avoir fait une mise au point IMPECABLE (en portrait la mise au point se fait sur les yeux du modèle; Pourquoi; parce que c'est comme ça. Na) En conséquence, la vitesse d'obturation va augmenter et réduire la possibilité de flou de bougé (sympa, non!)
Encore plus flou le fond, à la retouche
3 – Si nécessaire on augmente les ISO pour pouvoir "shooter" à une vitesse au moins égale à la focale mise en œuvre.
J'explique: si vous utilisez une focale de 300mm, vous devez pouvoir régler la vitesse d'obturation au minimum à 1/300eme de seconde voire 1/500eme de seconde. Ainsi vous aurez l'a peu près certitude de ne pas vous retrouver avec un "flou de bougé. D'une manière générale, une bonne mesure de sécurité consiste à pouvoir shooter, au minimum, à la vitesse en 1/100eme de seconde égale à la focale de l'objectif exprimée en mm (125mm > 1/125eme, 300mm > mini 1/300eme, etc.) (avec un capteur APS-C multiplier cette vitesse par 1.5 ou 1.6 suivant le capteur: 300mm = 1/300eme x 1.5= 1/450eme; donc 1/500eme/s)

Vous obtiendrez, si vous réglez bien l'exposition et si vous "cadrez" votre modèle de façon aussi créative, un portrait dont l'arrière plan sera totalement flou et méconnaissable. (je n'ai pas encore dit un "beau" portrait)

VÉRIFIER LA NETTETÉ
Le numérique a cet avantage énorme sur l'argentique, c'est qu'il permet de vérifier immédiatement sur l'écran LCD de l'APN la qualité du cliché.
Erreur de collimateur Sujet flou, Fond net!
Il y a quelque part sur votre APN une "pustule" qui permet, en appuyant dessus de "Zoomer" sur l'écran LCD. SERVEZ VOUS EN bon sang! Pressez la même plusieurs fois jusqu'à l'agrandissement maximum (en général 100%)
J'explique:
L'écran LCD est souvent difficile à utiliser ( manque de contraste, luminosité extérieure excessive, etc.) Néanmoins, lorsque vous avez un doute sur la netteté de votre cliché, ou par simple précaution, zoomez dans l'image à 100%; le joystick ou le "pavé à flèches" vous permet de déplacer le champ de vison sélectionné sur tout le cliché . Vous pouvez ainsi vérifier que l'endroit choisi pour la mise au point est bien NET (les yeux je le répête!!; attention aux yeux!)

Si ce n'est pas le cas, pressez ma "pustule" favorite: "POUBELLE"

Sujet net, Fond flou
EN RÉSUMÉ

- La BONNE netteté est un critère impératif en photographie
- La NETTETÉ, c'est ou vous LA voulez dans le cliché, à vous de la définir
- Le sujet principal de votre photo doit impérativement être net
- Une bonne photo ne doit pas obligatoirement être nette sur tous les plans
- Vérifiez toujours la netteté sur les sujets critiques ou dans des conditions de prise de vue difficiles (portraits, lumière faible, grand ouverture, vitesse lente, …. entre autres)
- Assurez vous que votre APN est stable (sauf dans certains cas que nous étudierons plus tard)
- Activez le dispositif de stabilisation automatique (si vous n'avez pas fixé votre APN sur un trépied)


LA COMPOSITION

LA COMPOSITION EST UN ART, …..QUI S'APPREND !
La composition est un art qui vous vient en………composant!
Ben oui !, et en numérique les ratés ne coûtent rien!
Donc profitez en; composez, composez, composez,…. Composez encore! ☺

Bof! c'est un port..Peut mieux faire
La composition, c'est l'art de disposer et de mettre en place de la façon la plus harmonieuse, la plus significative ou la plus créative les éléments du cliché dans le cadre dont on dispose, de façon à canaliser le regard du spectateur par le cheminement que l'on souhaite vers le sujet principal puis vers les éventuels sujets secondaires et en éliminant les sujets parasites.
Il existe des règles de base en matière de composition. Ces règles ne sont pas des "canons" dogmatique et intangibles. Ces règles peuvent (et doivent être) transgressées si, et seulement si, cette transgression a une justification; dans le cas contraire, sauf chance inouïe, on obtiendra un cliché "brouillon", souvent dénué de sens, à l'intérieur duquel on cherchera vainement un vrai sujet principal.

LES CONTRAINTES

Un paysage en mode portrait !
Alors qu'un artiste peintre ou un dessinateur peut sélectionner les éléments qu'il va représenter sur sa toile ou sur sa feuille, le photographe, lui, est tributaire de ce qui entre dans le cadre de son viseur, c'est à dire de ce qui se trouve dans le champ de vison de l'APN.
Contrairement à ces artistes, le photographe ne peut, lors de la prise de vue, effacer la foule, la ligne électrique, le panneau de signalisation, la poubelle, etc. présents dans le cadre. Il doit donc choisir le point de vue, se déplacer, jouer de la focale de son objectif (tant mieux si celui ci est un zoom) ou, faire le choix de retravailler son cliché ultérieurement (c'est ce qu'on appelle la "Post-production") Ce dernier travail s'effectue sur ordinateur à l'aide des logiciels souvent fournis avec l'APN.
Ce travail de recadrage et de retouche en Post production  doit être considéré comme un pis allé, valable seulement dans le cas ou les conditions de prises de vue ne peuvent être optimales.
Il n'en reste pas moins qu' il vaut mieux obtenir une composition de l'image parfaite des l'étape de la prise de vue
Dans tous les cas, un recadrage en post production doit être justifié. Il n'y a rien de pire qu'un cliché pris à la "va comme je te pousse" et "re-trafiqué" après coup.

LE CADRE

Mode paysage
Les APN que nous utilisons produisent, presque tous, des clichés rectangulaire au format 3/2 En effet, si l'on divise 36 par 24 on obtient comme résultat 1,5 soit 3 fois 0,5 donc "3 demis". Ce format nous vient de l'argentique 24 mm x 36mm qui lui même nous vient indirectement du cinéma. En effet le 24x36 argentique utilisait la pellicule cinématographique 35mm la dimension 36mm placée dans le sens du défilement
Les capteurs des APN REFLEX amateurs sont généralement des capteurs de type APS-C d'un format 3/2 (ou proche, mon Sony Alpha 200  est équipé d'un capteur 23.6mm x 15.8mm soit 1.4936). Quand aux APN REFLEX Pro type Nikon D3S, Canon EOS 5D Mark II, ils utilisent ce qu'on appelle des capteurs plein format soit 24x36mm. Leur prix n'est pas le même!!!
Notre cadre de travail est donc un rectangle dont la plus grande dimension est égale à 1.5 fois la plus petite.

UTILISATION DU CADRE

Portrait en mode portrait
 En général le format 3/2 s'utilise à l'horizontale et ce, pour trois raisons:
1- Fort peu, voire aucun, constructeur, se sont "enquiquinés" à concevoir et produire des APN dont l'utilisation soit aussi commode en les tenant verticalement que horizontalement..
2- Notre vision binoculaire offre un champ de vision horizontal proche du cadrage des APN; l'analogie s'arrêtant là
3- Enfin le format 3/2 paraît souvent trop "allongé"pour se prêter facilement à la réalisation de portraits. Néanmoins vous avez pu voir au chapitre "Netteté",qu'avec un peu de pratique on peut faire de très jolis portrait en horizontal.
On appelle d'ailleurs couramment  le format horizontal "paysage" et le format vertical "portrait" ce qui veut bien dire ce que cela veut dire!





LA DIVISION HARMONIEUSE DU CADRE

Une image induit toujours une division de son cadre.

HORIZONTAL  OU VERTICAL ???
Paysage en mode portrait


En tant que photographe vous êtes seul maître de la composition de vos images. Alors, même si le cadrage horizontal semble le plus naturel (identique au champ de vision humain et au sens de lecture occidental) certaines scènes sont plus adaptées au cadrage vertical, par exemple les portraits, certaines photos de monuments, certaines photos de montagne, d'arbres, etc.
Ceci n'est, néanmoins, pas un "dogme" et certains portraits sont plus attractif en cadrage horizontal.
Si vous hésitez (n'hésitez pas trop longtemps car vous risqueriez, dans certaines circonstances,  de manquer "l'instant décisif") prenez deux vues: l'une verticale et l'autre horizontale vous pourrez choisir une fois rentré à domicile.




L'HORIZON

La ligne d'horizon divise le cadre en deux parties en créant une division flagrante: quelque soit le format, vertical ou horizontal, le ciel est toujours placé "en haut" et la terre "en bas" ( si vous pouvez faire le contraire, chapeau!)
L'Horizon divise toujours le cadre 
Un horizon placé au beau milieu du cadre n'est pas toujours du plus bel effet. Cela donne une composition statique et peu attrayante que vous ayez choisi un cadrage horizontal (mode "Paysage"), ou vertical (mode "Portrait").
Suivant l'intérêt présenté par l'élément "ciel" ou l'élément "Terre" la position de l'horizon dans le cadre devra être différente (enfin ce serait souhaitable !)
Si l'"élément Sol" présente plus d'intérêt placez l'horizon dans le tiers supérieur de la photo; si, par contre, l' "élément Ciel" présente le plus d'intérêt placez l'horizon dans le tiers inférieur de la photo.
La présence d'un "Horizon" n'est pas un dogme en photographie; pour différentes raison  de nombreuses photo n'incluent aucune représentation de la ligne d'Horizon

UN POINT

Photo1: Mouette au centre
Même un simple point placé sur une zone quasiment unie peut produire une division implicite du cadre, division plus ou moins signifiante, plus ou moins agréable à l'œil, suggérant plus ou moins de choses (mouvement, position statique, etc.) Dans l'exemple ci contre, la mouette peut être considérée comme un point dans l'immensité du ciel
La mouette peut être considérée comme un point, eut égard à sa petitesse par rapport à la dimension du cadre et au fait que le cadre ne comporte aucun autre sujet ou détail remarquable.

Photo 2: Pont fort inférieur droit
Le point attire immanquablement le regard et sa position dans le cadre peut provoquer un certain nombre de suppositions et de déductions chez le spectateur
Photo 1: La Mouette est centrée
Ce positionnement n'a rien de "dynamique" Heureusement qu'il n'y a que la mouette dans le cadre sur un fond quasi uni et sans grand intérêt. Si la mouette avait été photographiée en très gros plan (téléobjectif) ce placement aurait pu avoir une justification "documentaire"
Dans le cas présent, c'est un positionnement "statique" sans grand intérêt.
Photo 3: Point fort supérieur gauche
Photo 2: La Mouette est sur le "point fort" inférieur droit du cadre
Nous sommes, ici, dans un positionnement "dynamique"; Le corps de la mouette est sur une ligne ascendante du bas à droite vers le haut à gauche; son positionnement lui laisse du champ dans la direction de son vol ascendant . Le positionnement choisi est parfaitement justifié et justifiable; le cliché "fonctionne" plutôt bien
Photo 3: La Mouette est sur le point fort supérieur gauche du cadre
Le corps de la mouette n'a pas changé de sens depuis le précédent cliché, elle prends toujours de l'altitude son corps est orienté vers le haut à gauche. On a l'impression que ce pauvre animal va "buter" dans le mur que représente le côté gauche du cadre.
Ce positionnement est injustifié et le cliché fonctionne mal.
Par contre si la mouette avait changé de direction par exemple un vol descendant vers le coin inférieur droit du cadre ce positionnement aurait été justifié, voire même parfait pour suggérer un atterrissage imminent, même si le sol n'est pas présent sur le cliché.

LES RÈGLES "ACADÉMIQUES"

Les division que l'on peut imaginer d'un cadre sont infinies. Néanmoins, les plus intéressantes sont celles qui ont des relations construites; De nombreux artistes et mathématiciens se sont penchés sur les divisions harmonieuses d'un cadre au cours des siècles depuis les architectes romains jusqu'aux artistes de la Renaissance.
Les "règles" dont vous entendrez le plus parler dans le domaine de l'art photographique sont: La règle des "Tiers" et la règle du "Nombre d'Or"
Ceci étant : toute règle est faite pour être transgressée, votre cliché doit alors justifier, de lui même, cette transgression

LA RÈGLE DES TIERS

Lignes de force, Points forts, règle des Tiers
La plus utilisée en photographie est celle que l'on appelle couramment "Règle des tiers", elle même basée sur le "nombre d'or" (1.618…). Ne sortez pas votre calculatrice avant de prendre une photo; quelques exercices (qui ne coûtent rien en numérique) auront vite fait de vous donner l'habitude de rechercher "les lignes de forces et les points forts" lors de vos cadrages.
Lorsqu'on regarde une photo notre œil est d'abord attiré par certains points de celle ci (c'est une vérité scientifiquement vérifiée). Ces points, appelés "points forts" ne sont ni aléatoires ni dépendants du sujet de l'image . Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le centre de l'image n'est pas un de ces points . Les points forts se situent à l'intersection de quatre lignes virtuelles dites "lignes de force". Ces lignes divisent l'image en 'Tiers"
L'idée est donc de placer le sujet principal du cliché sur l'un de ces "points forts" de telle façon que l'œil du spectateur soit attiré en priorité par ce que vous voulez lui montrer: le sujet de votre photographie.
Tiers difficilement justifiable
Le choix du point fort retenu va dépendre, lui, du contexte de votre photographie et, dans votre tête aussi bien que pour le spectateur, votre choix devra être justifiable.
Dans la photo de la Porsche jaune, en dehors du fait que la technique est à revoir (flou de bougé) le positionnement (que j'ai volontairement dénaturé en recadrant dans Lightroom ) est "injustifié" et, pire encore,"injustifiable" pourtant il respecte la règle des tiers: le véhicule est impeccablement positionné sur un "point de force" .
Cependant, le cliché ne "fonctionne pas" et ne fonctionnera jamais. En effet la voiture donne l'impression de "rentrer dans le mur" du cadre; ou va t'elle, elle n'a pas de champ devant elle, etc.
Rappelez vous que votre choix doit être "justifiable" et "justifié" (compréhensible) pour que le cliché "fonctionne"


LA RÈGLE DU NOMBRE D'OR

Le nombre d'Or, position du volatile
Elle a été définie par les peintres de la Renaissance qui l'ont abondamment utilisée. Cette règle établit que la zone située à environ un quart de la hauteur de l'image en partant du bas et un quart de la largeur en partant de la droite est la zone la plus importante de l'image.
Pour les occidentaux qui lisent de haut en bas et de gauche à droite, c'est la zone sur laquelle l'œil s'arrête le plus longtemps ; du moins dans les civilisations occidentale qui pratiquent le mode de lecture de haut en bas et de Gauche à droite

LA RÈGLE DES "DÉTAILS QUI TUENT"

Le détail qui tue, c'est le truc infâme qui s'est glissé dans le cadre sans que vous le voyez, par manque d'attention, c'est le truc qui tue le cliché et la réputation du photographe

La poubelle: le détail qui tue!
Le détail qui tue, c'est le truc infâme et insignifiant que le "Casse C…… de service" va immanquablement remarquer dans le plus petit coin de votre "œuvre d'art: "Oh, Machin! T'as vu la canette de "Kro"…. Ouais! Là, en bas à droite…. Mais si j'te dis, tiens regardez!" (en société c'est du plus bel effet) mais, vous l'avez bien cherché après tout, et, en plus, il a raison: vous auriez du "re-gar-der", c'est le propre et une des qualités premières d'un photographe!

Pour" éviter ça" il y a SIX choses que vous pouvez faire. Si vous avez le temps devant vous:
" Urban Sunflower"

- 1 - REGARDEZ et examinez attentivement ce qui se trouve dans votre viseur
- 2 - RECADREZ, déplacez vous, changez de point de vue, jouez du zoom,
- 3 - "PLANQUEZ" ce détail derrière un premier plan signifiant, etc.
- 4 - NETTOYEZ Si cela est possible, ramassez l'"élément gênant" ( détritus, débris, etc.) allez le déposer dans la poubelle la plus proche, il ne vous gênera plus (en plus ça fait du bien à l'environnement)
Si vous ne pouvez rien faire d'autre, mais vraiment rien, (ligne HT, panneau, potence de signalisation, clôture , etc.)
- 5 - TANT PIS! "Shootez" quand même en modifiant un peu, si nécessaire, votre cadrage pour préparer un recadrage en post-production
- 6 - "PINAILLEZ" Profitez de ce travail pour améliorer votre composition
L'original, shooté à la "va vite"


Pour le tournesol urbain ci dessus, j'ai recadré en post-production pour éliminer une potence de signalisation qui se trouvait en haut à droite du cliché.

En plus j'ai procédé a une "resaturation" partielle après la conversion en N&B et la retouche du cliché



Voilà, à vous de jouer maintenant

Les essais ne coûtent rien en numérique; on appelle ça de l'entraînement et croyez moi c'est indispensable




C'EST EN FORGEANT QU'ON DEVIENT FORGERON

1 commentaire:

  1. Bonjour et merci pour ce blog de qualité ! J’apprécie beaucoup de lire vos articles qui sont plein de ressources et m'aident beaucoup.
    Pour moi, ce qui a été efficace pour réussir à prendre de belles photos, c’est cette méthode : http://bit.ly/RéussirSesPhotos
    Je me permets de la poster ici car elle a déjà prouvé sa valeur.
    Merci et à bientôt sur d’autres articles !

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